Grossesses Adolescentes

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Définition :

Il n’y a pas de définition officielle de la grossesse chez les adolescentes. Le terme grossesse adolescente renvoi à plusieurs termes : grossesses précoces, grossesses chez l’adolescente, ou encore grossesses chez une mineure. Or chacune de ses appellations peut renvoyer à des tranches d’âge variables. Les bornes d’âge délimitant l’adolescence fluctuent selon les enquêtes et les sources statistiques disponibles (Amsellem-Mainguy 2016). Certains auteurs placent le curseur à la majorité, soit 18 ans, parfois à 20 ans.

Quelques chiffres :

L’OMS nous rappelle qu’en 2012, 16 millions d’adolescentes âgées de 15 à 19 ans accouchent chaque année dans le monde, que ces grossesses aient été désirées ou non. Néanmoins, malgré le taux important de ces chiffres, le taux de fécondité des moins de 20 ans tend à diminuer à l’échelle mondiale depuis une quinzaines d’années (Pinson, 2012). La grande majorité des grossesses chez les adolescentes survient dans des pays en développement.

En France, on recense quatre fois moins de grossesses précoces depuis 40 ans (Pinson, 2012). En 2018, moins de 2 % des enfants nés en France ont une mère âgée de 20 ans et moins (l’INSEE, 2019). Par ailleurs on constate d’importantes disparités régionales entre la France hexagonale et les territoires d’outre-mer. Ainsi, la Guyane en 2018, présente une proportion d’enfants nés de mères de moins de 20 ans de 10,2%, soit 10 fois supérieure à la France Métropolitaine (1,2%). Ce taux est beaucoup plus élevé que dans les autres départements d’outre-mer : Réunion 5,7%, Martinique 3,9% et Guadeloupe 3,1%.

En résumé,

  • En Guyane : 10 fois plus de grossesses chez les mineures qu’en métropole
  • En Guyane :40 fois plus de grossesse chez les moins de 15 ans qu’en métropole
  • 20% des collégiennes en situation de grossesse ont été déscolarisées (2017-2018)
  • L’âge moyen de la première maternité
    • 4 femmes sur 10 ont leur premier enfant avant leur 18ème anniversaire
    • 1 femme sur 10 avant son 15ème anniversaire (à saint Georges de l’Oyapock))
    • L’âge moyen à la première naissance se situe ainsi autour de 19 ans le long du Maroni et de l’Oyapock

Impacts de la grossesse à l’adolescence :

Les maternités chez les adolescentes en Guyane sont des conséquences d’un ensemble de facteurs qui s’imbriquent : la précarité, la pauvreté, la mauvaise maîtrise ou l’absence de contraception, le faible niveau d’éducation, l’inégalité entre les sexes, certains normes et attitudes, en la perte de repères communautaires.  Les grossesses adolescentes présentent des risques médicaux et psychosociaux importants.

→ Impact médical

Chez les mineures, les grossesses sont déclarées plus tardivement, ce qui donne des grossesses non suivies. On constate plus d’accouchements prématurés et plus de petits poids de naissance.

→ Impact psycho-social

La pauvreté, le décrochage scolaire, l’isolement social, les difficultés dans l’établissement   du lien mère enfant, impact sur la santé de l’enfant, les filles sont plus impactées par les maternités précoces que les garçons du même âge, ce qui contribue à renforcer les inégalités de genre en Guyane.

Action mise en place : le projet grossesses adolescentes :

À la suite de tous ces constants, le Réseau Périnat de Guyane porte un projet qui s’intitule : « Prévention et accompagnement des grossesses chez les adolescentes en Guyane ».

Le but du projet est de diminuer le nombre de grossesses non désirées des adolescentes par l’éducation sexuelle, l’amélioration de l’accès à la contraception et la formation des professionnels en lien avec le dispositif « Pass Santé Sexuelle », d’accompagner les grossesses compliquées des adolescentes par la mise en place d’un parcours de prise en charge renforcé et coordonné des acteurs sur les différents territoires de la Guyane.

L’accompagnement des mineures enceintes est au cœur du projet. Le but de cette prise en charge est de faciliter l’orientation des mineures enceintes vers les dispositifs de prise en charge médicale, sociale, juridique, scolaire, d’hébergement et d’accueil du jeune enfant. Un guide pratique à l’usage des professionnels sera créé. Ce guide permettra d’améliorer l’orientation des jeunes vers ces dispositifs. Deux référents grossesses adolescentes coordonnent le projet. Pour le secteur de l’Ouest, il s’agit d’Audrey GONNEAU : [email protected] 06.94.99.18.36 / 05.94.02.00.56 et secteur Est Mme TALBOT Aline : [email protected], 06.94.16.44.33. / 05.94.27.16.01

 Conclusion :

Les grossesses chez les mineures dans notre contexte guyanais sont très souvent révélatrices d’un ensemble de problématiques et de difficultés rencontrées par des adolescentes et leur famille. Un seul enjeu de prévention des grossesses précoces n’existe pas. Mais plutôt des enjeux d’éducation à la sexualité, de sensibilisation à l’usage des contraceptifs, de prévention des conduites à risques, de prévention des inégalités de genre, de détection des situations de violences sexuelles bien rependues sur le territoire.

Au-delà des actions d’information et de sensibilisation, la question des grossesses adolescentes implique aussi un enjeu fort d’accompagner les jeunes filles enceintes quelle que soit l’issue de leur grossesse. D’où le projet porté par le Réseau Périnat qui cible particulièrement les jeunes filles de 12 à 21 ans avec une attention particulière pour les mineures et notamment les mineures de moins de 15 ans. Ces choix de ne sont pas anodins. Les enjeux et significations de la grossesse ne sont pas identiques à 15 ans, 18 ans ni même pour une jeune majeure de 19 ans.  La décision en faveur de l’arrêt ou de la poursuite de la grossesse fait souvent intervenir une pluralité de facteurs, les rapports des jeunes femmes à la scolarité, leurs projets de formation et d’insertion professionnelle jouent souvent un rôle important.

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